Projet porté par Olivier Calvayrac, Chargé de recherches CRNS et Julien Mazières, PU-PH Chef de service pneumologie CHU Toulouse


Olivier Calvayrac Julien Mazières

Malgré les avancées thérapeutiques de ces dernières années, les cancers bronchiques restent des cancers de mauvais pronostique. Ceci est dû notamment à la grande capacité qu’ont certaines cellules tumorales à s’adapter et à échapper aux traitements qu’elles subissent. C’est le cas des thérapies dites ciblées telles que les thérapies anti-EGFR, qui sont des traitements très efficaces chez les patients dont les tumeurs pulmonaires présentent une mutation sur le gène de l’EGFR (environ 15% des adénocarcinomes pulmonaires, 45% chez les non-fumeurs), mais dont le bénéfice initial est très souvent perdu à cause de l’apparition de résistances.

La grande diversité des mécanismes de résistance développés par les cellules tumorales complique fortement la prise en charge des patients au moment de la rechute. C’est pourquoi notre équipe s’est intéressée à identifier l’origine de ces résistances afin de pouvoir trouver des traitements capables d’empêcher leur apparition. Nous avons ainsi pu identifier plusieurs phases qui se succèdent tout au long la réponse aux thérapies anti-EGFR, chaque phase représentant un niveau différent d’adaptation des cellules tumorales. Au fur et à mesure que les cellules tumorales progressent d’une phase à une autre, elles acquièrent de nouvelles propriétés qui permettront à terme à certaines d’entre elles d’être complètement insensibles au traitement et de former une nouvelle tumeur résistante.

Notre projet a donc pour objectif de comprendre comment les cellules tumorales évoluent d’une phase à une autre en s’adaptant progressivement aux thérapies ciblées, avec pour but ultime d’identifier des vulnérabilités de ces cellules, capables d’être ciblées par de nouveaux médicaments. Les récentes avancées technologiques nous permettent aujourd’hui de rentrer dans le détail de cette adaptation à l’échelle de la cellule unique, nous permettant ainsi de mieux comprendre comment une petite fraction de cellules tumorales réussit à trouver une voie d’échappement aux traitements.

Nos précédents travaux soutenus par la Fondation Toulouse Cancer Santé ont déjà permis d’identifier un premier traitement potentiellement efficace contre l’apparition de ces résistances, et fera l’objet d’un essai clinique prochainement. Le projet actuel servira à renforcer nos connaissances sur cette résistance adaptative et de proposer un plus ample éventail d’alternatives thérapeutiques pour les patients.