Cancer du pancréas : une approche physico-chimique pour comprendre les résistances à la chimiothérapie

Porté par Morgan Delarue, Chargé de Recherche au LAAS-CNRS (Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes)


Morgan Delarue, Chargé de Recherche au LAAS-CNRS (Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes)

De manière générale et malgré leur omniprésence, l’étude des contraintes mécaniques dans la prise en compte de stratégies thérapeutiques pour le traitement du cancer est presque inexistante, ce qui amène à des situations où certaines drogues identifiées in vitro ne passent pas les tests cliniques in vivo, ou lorsqu’elles les passent, ne fonctionnent pas. Les contraintes mécaniques imposées aux cellules tumorales in vivo mais qui n’existent pas dans les systèmes utilisés in vitro, peuvent grandement participer aux mécanismes de résistance aux drogues .

L’équipe de Morgan Delarue propose de pallier ce problème en élaborant de nouveaux dispositifs microfluidiques qui permettront d’étudier, dans des conditions mécaniques pertinentes, l’impact de traitements contre le cancer. Ses travaux portent sur la résistance aux traitements contre le cancer du pancréas et sont conduits en collaboration avec l’équipe de Julie Guillermet-Guibert au CRCT (Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse).

Les chercheurs émettent l’hypothèse que les contraintes mécaniques modulent la réponse aux drogues de deux manières non-mutuellement exclusives : soit directement, en déclenchant des voies de signalisations spécifiques à ces contraintes, soit indirectement, en modifiant les propriétés biophysiques des cellules, par exemple en augmentant l’encombrement macromoléculaire qui peut dynamiquement limiter l’efficacité de la drogue.

Cette hypothèse sera testée sur le cancer du pancréas, très agressif et incurable, pour lequel l’équipe de Julie Guillermet-Guibert au CRCT (Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse) possède des lignées murines génétiquement définies, mais aussi des cellules primaires issues de patients. L’équipe de Morgan Delarue au LAAS-CNRS apportera son expertise en développements technologiques et mécano-biologie. L’alliance de ces deux équipes apportera les compétences transdisciplinaires requises à ce projet innovant.
Ils espèrent trouver ensemble de nouveaux mécanismes liés à la résistance en chimiothérapie et en proposer des solutions adaptées. Les développements technologiques apporteront un nouveau dispositif de criblage haut-débit, intermédiaire entre les cultures de cellules classiques et les études animales, et peut-être plus pertinent que ces dernières grâce à l’utilisation de cellules humaines.

115 000 €

Subvention allouée par la Fondation ( juillet 2018 )