Après un doctorat en cancérologie obtenu en 2011 à l’Université Paul Sabatier, Frédéric Lagarrigue a été chercheur jusqu’en 2018 au sein de l’Ecole de Médecine de l’Université de Californie San Diego aux Etats-Unis.
Il s’est spécialisé outre Atlantique dans l’étude de la résistance aux traitements et a souhaité revenir en France afin d’apporter ses compétences et les appliquer à la recherche contre le cancer du sein conduite à Toulouse.
Les macrophages sont massivement recrutés dans les tissus tumoraux dans une majorité de cancers solides. L’infiltration des macrophages associés aux tumeurs (TAM) est un facteur de mauvais pronostic. Les TAM participent activement à l’acquisition de résistances aux thérapies anticancéreuses puisqu’ils facilitent la reprise de la croissance, la vascularisation et la dissémination des tumeurs après les traitements.
Les macrophages utilisent deux modes migratoires : la migration mésenchymateuse au sein de la tumeur, et la migration amiboïde en dehors de la tumeur. La migration mésenchymateuse implique les podosomes, et est caractérisée par l’adhésion à la matrice extracellulaire via les intégrines. En revanche, les intégrines et les podosomes sont dispensables pour la migration amiboïde.
Frédéric Lagarrigue propose de cibler la signalisation des intégrines dans les macrophages comme stratégie novatrice pour limiter leur migration mésenchymateuse et réduire l’infiltration des TAM dans les tumeurs. Il utilisera des modèles de souris génétiquement modifiées pour étudier le potentiel de cette approche innovante et identifier les régulateurs clés de la migration mésenchymateuse des TAM. Ces travaux seront complétés et validés par l’analyse d’échantillons humains de cancer du sein.
Au niveau subcellulaire, l’équipe examinera en détail la signalisation des intégrines et ses rôles dans la formation et la fonction des podosomes qui sont requis pour la migration des TAM.
Ce projet original devrait permettre d’identifier des approches innovantes et inattendues pour neutraliser la contribution des TAM dans la résistance aux traitements. En ciblant la migration mésenchymteuse des macrophages, les chercheurs devraient pouvoir préserver leur fonction pour servir le système immunitaire et maintenir l’homéostasie des tissus. Cette stratégie, associée aux thérapies anticancéreuses conventionnelles, a pour objectif de cibler simultanément le stroma pro-tumoral et les cellules cancéreuses.
Subvention allouée par la Fondation ( juillet 2018 )